Généalogie de la Charbonnière
Madame Charbonnier a passé son adolescence dans une faïencerie à peindre des fleurs à la chaîne sur des assiettes qu’elle ne pourrait jamais se payer. À 20 ans, elle a sauté sur le premier homme à marier pour échapper à sa condition d’aînée d’une famille nombreuse menée à la baguette par un père immigré tyrannique. Appréciée de ses voisins pour sa serviabilité, sa joie de vivre et sa voix de rossignol, Madame Charbonnier, ex-femme de ménage au noir, vit encore modestement dans sa petite maison.
Monsieur Charbonnier, menuisier contrarié, a finalement été cheminot pour la SNCF des années 50 à 90. À la veille d’une retraite bien méritée, ce syndicaliste convaincu et pêcheur du dimanche se fait amputer d’une jambe le jour de ses 60 ans : diabète et gitanes maïs font rarement bon ménage. Il détestait les pissenlits dans son gazon et ne s’est jamais approché d’une gazinière de son vivant.
C’est ainsi que naturellement, deux générations plus tard, Les films de la Charbonnière s’intéressent à des sujets sociaux tels que le féminisme, l’immigration ou encore l’analphabétisme. Chloé Charbonnier collabore, entre autres, avec les Éditions du remue-ménage, le CDEACF, la Fondation pour l’alphabétisation, EQUITAS Human Rights, Exeko, ainsi qu’avec des festivals tels que Pépète Lumière, Rototom Sunsplash et le Festival international de littérature de Montréal. Elle est aussi vidéaste mentor dans différents projets auprès des jeunes, et donne actuellement des ateliers d’art action communautaire pour Engrenage Noir.
Travail photographique: http://www.chloecharbonnier.com
chloe.charbonnier@gmail.com